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La durabilité est aussi une question d’éducation

Dès l’école obligatoire, dans les hautes écoles et les universités, mais aussi dans les filières d’apprentissage, les cursus de formation se peaufinent en matière de sensibilisation environnementale. On fait le point.

Texte Thomas Pfefferlé
Publié le
14
/
12
/
2023
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Cet article à été réalisé en partenariat avec:

Très concernée par les enjeux environnementaux, la jeune génération ne cache pas ses préoccupations durables. Dans les filières de formation, les demandes de cours liés à ces problématiques s’affichent d’ailleurs dans des proportions importantes, notamment au sein des hautes écoles, des universités et des écoles polytechniques. À l’EPFL, par exemple, de récents sondages indiquent que, parmi d’anciens étudiants ayant obtenu leur diplôme entre 2014 et 2018, 60% des personnes interrogées évaluaient leurs compétences en matière d’environnement et de développement durable comme étant «faibles» et 30% des sondés considéraient que la thématique manquait dans leur cursus.

Dès le premier semestre de l’année prochaine, un cours pilote de durabilité sera ainsi donné à un panel de 200 étudiants au sein de l’EPFL. L’objectif consiste à officialiser cette nouvelle matière d’ici au printemps 2025, en la rendant obligatoire et commune aux 2000 étudiants de première année, quelle que soit la faculté dans laquelle ils sont inscrits.

Durabilité, nouvelle matière bientôt obligatoire

«La direction et le corps enseignant de l’EPFL sont très conscients des enjeux durables de notre époque et de l’importance de former les étudiants sur ces thèmes», souligne le professeur et vice-président associé pour l’éducation, Pierre Dillenbourg. «Notre positionnement sur ces questions se traduit déjà par de nombreuses spécialisations proposées au sein de nos différentes facultés. Des cours de bachelor et de master abordant des spécificités techniques liées à ces enjeux existent depuis plusieurs années, notamment en architecture et dans différentes sections d’ingénierie.»

Le cours pilote de durabilité devrait quant à lui permettre de toucher tous les nouveaux étudiants en les sensibilisant à des problématiques telles que la gestion des ressources planétaires limitées, les leviers d’action techniques, industriels et politiques, mais aussi le cycle du carbone. Encadrée par le projet Teach4Sustainability de l’école polytechnique, cette nouvelle matière de base va en outre être complétée par davantage de cours de bachelor et de master dans chaque faculté, ainsi que par l’intégration de chapitres dédiés à la durabilité dans les programmes d’enseignement existants.

Éveil des consciences

Du côté des hautes écoles spécialisées, la durabilité occupe également une place prépondérante. À la Haute École d’ingénierie de la HES-SO Valais-Wallis, les programmes de cours intègrent désormais cette notion de manière ciblée, en tenant compte des spécificités propres à chaque domaine d’étude. «Depuis cette année, trois de nos quatre filières d’études comportent un cours de durabilité basé sur des études de cas en lien avec les besoins de l’étudiant dans son parcours académique et qui le concerneront ensuite dans sa pratique professionnelle», précise le professeur Gaëtan Cherix, qui dirige la haute école. «Ces cours sont à suivre durant la première année. Dans un avenir proche, le développement de compétences en durabilité devrait s’étaler sur l’entier du cursus, avec l’intégration forte de cette dimension dans de nombreux modules métiers.»

Si l’impulsion provient en partie des préoccupations des étudiants en matière de durabilité, le professeur constate que certains jeunes, en fonction de leur filière d’études, ne soupçonnent pas toujours l’impact vertueux qu’ils peuvent engendrer. «C’est notamment le cas dans la filière informatique, dans laquelle j’ai eu l’occasion d’animer une Fresque du climat, où notre rôle doit aussi consister à éveiller les consciences des étudiants sur ces enjeux. Il n’y a qu’à observer les services en ligne qui permettent de réduire la quantité de déchets ou encore le gaspillage, notamment dans le secteur alimentaire. Dans notre enseignement, nous cherchons ainsi à insuffler cet esprit d’innovation durable.» Depuis cette année, tous les étudiants doivent d’ailleurs inclure un chapitre sur la durabilité dans leur travail de bachelor.

Former pour transformer

Afin de permettre aux enseignants d’acquérir ces connaissances en matière de durabilité, le rectorat de la HES-SO a mis en place le programme «Former pour transformer», destiné à l’ensemble de ses professeurs. Soutenu par la Confédération via l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), il leur offre la possibilité de suivre une formation continue sur un modèle pédagogique entre pairs. «Selon les filières, certains professeurs sont déjà experts sur ces thématiques», souligne Gaëtan Cherix. «L’idée consiste à partager leurs connaissances auprès de l’ensemble du corps enseignant.»

Au sein de la formation professionnelle, le Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) pousse également les organisations faîtières et les associations professionnelles à sensibiliser les apprentis de leur branche aux exigences durables dans leur domaine.

Expérimenter la durabilité au sein des lycées

Dans le canton de Neuchâtel, les filières de l’enseignement postobligatoire et de la formation professionnelle sont déjà fortement imprégnées d’une dimension durable. En suivant les recommandations de l’ordonnance fédérale régissant l’établissement et les mises à jour des plans d’études, le développement durable est intégré de manière transversale aux cours dispensés au sein du Centre de formation professionnelle neuchâtelois (CPNE).

«La durabilité est un des aspects traités dans les cours de culture générale que suivent tous les étudiants qui effectuent une AFP ou un CFC», précise Nada Girardot, cheffe adjointe du Service des formations postobligatoires et de l’orientation au sein du Département de la formation, de la digitalisation et des sports du canton de Neuchâtel. «Le CPNE organise en outre des activités et des ateliers spécifiques durant la Semaine du développement durable, prévue l’an prochain du 18 au 22 mars.»

Du côté de l’enseignement postobligatoire, l’impulsion durable, qui provient tant des directions que du corps enseignant et des étudiants, se traduit par de multiples initiatives. En témoigne la participation du lycée Jean-Piaget au projet Young Enterprise Switzerland (YES). Dans ce cadre, les étudiants ont ainsi été amenés à réaliser des chips à l’aide de légumes invendus récupérés l’année passée dans des commerces locaux. Autre projet

À mentionner: une récolte d’habits redistribués aux plus défavorisés au lycée Denis-de-Rougemont. D’autres initiatives, telles qu’une cafétéria proposant uniquement des produits régionaux au lycée Blaise-Cendrars à La Chaux-de-Fonds, incarnent les valeurs durables transmises aux élèves. «L’idée générale que nous suivons consiste à voir l’école comme un lieu d’application et d’expérimentation concrètes en matière de durabilité, poursuit Nada Girardot. Ce qui permet d’aller au-delà de l’aspect théorique du développement durable en tant que nouvelle matière pour impliquer les étudiants de manière pratique, dans une approche centrée sur des enjeux et impacts locaux.»

Une impulsion par ailleurs présente dès l’enseignement obligatoire, notamment avec des activités liées au développement durable, intégrées en géographie et sciences de la nature ainsi qu’en éducation numérique.

Expérimenter la durabilité au sein des lycées

Dans le canton de Neuchâtel, les filières de l’enseignement postobligatoire et de la formation professionnelle sont déjà fortement imprégnées d’une dimension durable. En suivant les recommandations de l’ordonnance fédérale régissant l’établissement et les mises à jour des plans d’études, le développement durable est intégré de manière transversale aux cours dispensés au sein du Centre de formation professionnelle neuchâtelois (CPNE).

«La durabilité est un des aspects traités dans les cours de culture générale que suivent tous les étudiants qui effectuent une AFP ou un CFC», précise Nada Girardot, cheffe adjointe du Service des formations postobligatoires et de l’orientation au sein du Département de la formation, de la digitalisation et des sports du canton de Neuchâtel. «Le CPNE organise en outre des activités et des ateliers spécifiques durant la Semaine du développement durable, prévue l’an prochain du 18 au 22 mars.»

Du côté de l’enseignement postobligatoire, l’impulsion durable, qui provient tant des directions que du corps enseignant et des étudiants, se traduit par de multiples initiatives. En témoigne la participation du lycée Jean-Piaget au projet Young Enterprise Switzerland (YES). Dans ce cadre, les étudiants ont ainsi été amenés à réaliser des chips à l’aide de légumes invendus récupérés l’année passée dans des commerces locaux. Autre projet

À mentionner: une récolte d’habits redistribués aux plus défavorisés au lycée Denis-de-Rougemont. D’autres initiatives, telles qu’une cafétéria proposant uniquement des produits régionaux au lycée Blaise-Cendrars à La Chaux-de-Fonds, incarnent les valeurs durables transmises aux élèves. «L’idée générale que nous suivons consiste à voir l’école comme un lieu d’application et d’expérimentation concrètes en matière de durabilité, poursuit Nada Girardot. Ce qui permet d’aller au-delà de l’aspect théorique du développement durable en tant que nouvelle matière pour impliquer les étudiants de manière pratique, dans une approche centrée sur des enjeux et impacts locaux.»

Une impulsion par ailleurs présente dès l’enseignement obligatoire, notamment avec des activités liées au développement durable, intégrées en géographie et sciences de la nature ainsi qu’en éducation numérique.

Également disponible dans:
N° 2 - Décembre 2023
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